Actimétrie : comprendre l’examen du rythme veille–sommeil

Actimétrie : un capteur au poignet suit vos rythmes sur plusieurs jours. Indications, déroulement à domicile, limites et lecture du compte rendu.

L’actimétrie est un enregistrement au poignet qui mesure les mouvements sur plusieurs jours. Elle décrit le rythme veille-sommeil et se nomme aussi actigraphie. Consultez si la somnolence diurne persiste, si vos horaires dérivent souvent, ou si les siestes décalent la nuit.

Qu’est-ce que l’actimétrie ?

L’actimétrie consiste à porter au poignet, plusieurs jours et plusieurs nuits d’affilée, une montre capteur (actimètre).

La mesure repose sur un accéléromètre au poignet qui enregistre les mouvements en continu.
Les données se croisent avec un agenda du sommeil rempli chaque jour.
Le tracé obtenu, appelé actigramme, met en évidence les périodes d’activité et de repos.
Il permet d’estimer la fenêtre de sommeil et sa régularité.

L’actimétrie sert à caractériser le rythme veille–sommeil en conditions de vie réelle.
Elle aide à repérer les heures de lever et de coucher, la stabilité hebdomadaire, la présence de siestes et les dérives horaires.

L’examen est indiqué en cas de variabilité marquée des nuits ou de suspicion de trouble du rythme circadien.
Pour analyser les stades de sommeil ou la respiration nocturne, préférez la polysomnographie ou la polygraphie ventilatoire.


Indications : quand la proposer ?

Vous cherchez à savoir si l’actimétrie correspond à votre situation. Cette section résume les cas fréquents et ce que l’examen vous apporte.


Troubles du rythme circadien

Vous vous endormez très tard ou très tôt avec des réveils décalés.
L’actimétrie montre l’ampleur du décalage et la stabilité de vos horaires.
Ce type de décalage fait partie des troubles du rythme circadien, présentés plus en détail dans l’article dédié.


Insomnie à horaires irréguliers

Vos nuits ne se ressemblent pas et l’endormissement change souvent.
Cette insomnie à horaires variables est évaluée par l’actimétrie, qui aide à faire la part entre manque de sommeil et dérèglement du rythme.


Hypersomnie

Vous présentez une hypersomnie avec somnolence diurne marquée malgré des heures de lever et de coucher régulières.
L’actimétrie vérifie la régularité et la durée des nuits sur sept à quatorze jours et prépare un test de somnolence de jour si nécessaire, comme le Test Itératif de Latence d’Endormissement (TILE) ou plus rarement le Test de Maintien de l’Éveil (TME).


Mouvements involontaires pendant le sommeil

Vous ou votre entourage observez des mouvements involontaires pendant le sommeil, des secousses des jambes la nuit ou un besoin de bouger le soir.
L’actimétrie montre l’effet sur la continuité des nuits et sur vos heures de lever et de coucher, puis prépare l’examen le plus adapté si nécessaire.


Suivi d’une prise en charge

Vous avez débuté une luminothérapie, une mélatonine ou une thérapie cognitivo-comportementale de l’insomnie (TCC-I).
L’actimétrie vérifie si vos heures de lever et de coucher deviennent plus régulières.


Populations spécifiques

Vous travaillez en horaires décalés, vous êtes collégien ou lycéen, ou vous voyagez souvent entre fuseaux.
L’actimétrie mesure l’effet de ces contraintes sur vos horaires et sur la somnolence diurne.


Ci-dessous un récapitulatif pour savoir en fonction de votre situation ce que l’actimétrie apporte.

Votre situationValeur ajoutée de l’actimétrie
Endormissements très tardifs ou très précocesElle montre si vos horaires sont avancés ou retardés et s’ils restent stables
Rythme libre non ancré sur vingt-quatre heuresElle aide à voir si vos horaires glissent un peu plus chaque jour
Insomnie à horaires irréguliersElle fait la part entre manque de sommeil et dérèglement du rythme
Somnolence diurne malgré des nuits jugées suffisantesElle explique une fatigue liée à des horaires irréguliers ou à un temps de sommeil trop court
Suivi d’une luminothérapie, d’une mélatonine ou d’une thérapie cognitivo-comportementale de l’insomnieElle vérifie si vos heures de lever et de coucher deviennent plus régulières et si les siestes se recalent
Travail posté ou horaires décalésElle aide à voir quand vous dormez en journée et à quel point cela varie
Enfant ou adolescent avec contraintes scolaires et écrans le soirElle montre les horaires réels et l’effet des écrans du soir sur l’endormissement
Voyages répétés avec changement de fuseauElle mesure comment vous vous adaptez au décalage horaire
Hypersomnie avec somnolence diurne marquéeElle aide à confirmer des heures de lever et de coucher régulières et une durée de sommeil suffisante avant un test de somnolence de jour
Mouvement involontaire pendant le sommeilElle montre l’effet sur la continuité des nuits et sur vos heures de lever et de coucher, puis prépare l’examen le plus adapté

L’actimétrie met surtout en évidence les variations d’horaires et les décalages de rythme. Ces éléments peuvent s’intégrer dans un trouble du sommeil plus large, associant fatigue, éveils nocturnes ou somnolence persistante.
Pour mieux comprendre l’ensemble de ces situations, consultez notre article « Qu’est-ce qu’un trouble du sommeil ?
 ».
Pour une vue d’ensemble, consultez aussi notre article « Examen du sommeil : types, tests et outils d’évaluation » qui présente les principaux tests et quand les utiliser.
Et pour les approches de soin possibles, découvrez « Traitement des troubles du sommeil : de l’hygiène de vie aux approches spécialisées ».


Ce que mesure l’actimétrie

L’actimétrie enregistre les mouvements au poignet, jour après jour, afin de décrire vos périodes d’activité et de repos.
Les tracés obtenus dessinent votre fenêtre principale de sommeil, les réveils éventuellement présents et les siestes.

Certains dispositifs ajoutent la mesure de la lumière.
Cette information aide à relier l’exposition lumineuse à vos heures de lever et de coucher et à comprendre d’éventuels décalages.
L’agenda du sommeil complète ces données et confirme les moments clés notés au quotidien.


Protocole à domicile : comment se déroule l’examen

L’examen se fait presque toujours à domicile et ne perturbe pas votre quotidien.
Il suffit de porter la montre capteur en continu pendant plusieurs jours, souvent entre une et deux semaines.

Avant le départ, le professionnel de santé vous explique la durée prévue et les consignes.
Le capteur reste au poignet, même la nuit.
Il supporte les activités de la vie courante et peut être retiré brièvement si nécessaire, par exemple pour une douche selon le modèle.

Un agenda du sommeil accompagne le port du capteur.
Vous y notez l’heure de lever et de coucher, les siestes et tout événement inhabituel.
Ces éléments permettent de donner du sens aux tracés.

À la fin de l’enregistrement, l’appareil est restitué.
Les données sont téléchargées puis analysées, et un compte rendu est préparé.
Le délai est variable, mais vous recevez ensuite une synthèse claire avec l’interprétation des résultats.


Qualité des données et pièges à éviter

Portez le capteur régulièrement durant toute la période prévue.
Notez chaque période de non-port afin d’éviter une fausse lecture d’éveil.

Ajustez correctement le bracelet.
Un contact trop lâche sous-estime l’activité et dégrade la fiabilité.
Gardez le capteur sur le même poignet du début à la fin. Changer de poignet peut modifier la mesure des mouvements.

Signalez les journées atypiques.
Indiquez les activités physiques intenses, les travaux manuels prolongés ou les longs trajets en voiture.
Ces épisodes créent des pics d’activité qui peuvent imiter des éveils.

Tenez un agenda précis.
Renseignez chaque jour les heures de lever et de coucher, les siestes et tout événement inhabituel.
Ces repères permettent d’attribuer correctement les variations du tracé.


Résultats et lecture du compte rendu

Votre médecin analyse les enregistrements et remet un compte rendu clair.
Vous y trouverez une synthèse clinique, la période mesurée et les principales observations.

Les graphiques jour après jour montrent la fenêtre de sommeil, les heures de lever et de coucher moyennes, les siestes et les variations entre semaine et week-end.
Les commentaires précisent la régularité du rythme et l’impact des journées atypiques renseignées dans l’agenda.

La conclusion résume votre profil observé et les suites proposées.
Selon la situation, le médecin peut vous recommander des ajustements d’horaires, une luminothérapie, une mélatonine bien calée dans le temps ou une thérapie cognitivo-comportementale de l’insomnie (TCC-I).

Si un doute persiste sur la qualité du sommeil ou la respiration nocturne, le compte rendu peut vous suggérer un examen complémentaire comme une polysomnographie ou une polygraphie ventilatoire, ou un test biologique estimant l’horloge interne en soirée.
En présence de ronflements réguliers ou de pauses respiratoires suspectées, vous pouvez consulter notre article sur les troubles respiratoires du sommeil.


Limites et examens complémentaires

L’actimétrie décrit des horaires et des rythmes.
Elle ne montre pas les stades de sommeil, les micro éveils, la respiration, la saturation en oxygène ou l’activité cérébrale.
Une montre grand public, malgré une efficacité grandissante, ne remplace pas cet examen médical et ne suffit pas à poser un diagnostic.

Discutez d’un examen complémentaire en cas de suspicion d’apnée du sommeil, si des ronflements réguliers gênent la nuit, si des mouvements des jambes perturbent l’endormissement ou si des comportements nocturnes inhabituels surviennent.
Mentionnez aussi une somnolence importante malgré des horaires stables et suffisants.

Le médecin peut proposer une polysomnographie pour analyser le sommeil en détail, une polygraphie ventilatoire pour étudier la respiration pendant la nuit, une vidéo-polysomnographie si des comportements nocturnes posent question, ou des explorations cardio-respiratoires selon les symptômes.

L’actimétrie sert alors de base pour caler les horaires et guider le choix de l’examen le plus adapté.


À domicile ou en centre ?

L’actimétrie se réalise presque toujours à domicile.
Le capteur suit votre quotidien sans modifier vos habitudes.
Cette modalité permet d’observer des journées usuelles et d’obtenir des tracés représentatifs.

Un passage en centre reste rare.
Il peut se discuter si un autre examen doit être coordonné le même jour, si le matériel nécessite une vérification technique, ou si une situation particulière rend le protocole à domicile difficile.


FAQ

Combien de jours prévoir pour un trouble du rythme circadien ?

Pour un retard ou une avance de phase, visez plutôt dix à quatorze jours.
Cette durée révèle les dérives des heures de lever et de coucher et la différence entre semaine et week-end.

Une montre connectée peut-elle remplacer une actimétrie médicale ?

Une montre grand public donne une tendance. L’actimétrie médicale fournit des données validées et un compte rendu interprété par un professionnel. Les méthodes d’analyse et les seuils ne sont pas équivalents.

Pourquoi tenir un agenda si le capteur enregistre déjà tout ?

L’agenda éclaire le contexte. Il confirme les heures de lever et de coucher, les siestes et les journées atypiques. Il évite de confondre un pic d’activité avec un effort physique ou un long trajet.

Comment se passe l’actimétrie chez l’enfant ou l’adolescent ?

Le capteur se porte au poignet avec un bracelet ajusté. Un adulte aide à tenir l’agenda. L’examen documente les heures de lever et de coucher et l’impact des écrans et des contraintes scolaires.

Comment faire si je voyage avec un décalage horaire pendant l’enregistrement ?

L’examen reste possible. Indiquez les vols, le changement de fuseau et les nuits écourtées dans l’agenda. Le médecin interprète alors les tracés avec ces repères.

Conclusion

L’actimétrie offre une vue simple et fiable de vos rythmes au quotidien. En quelques jours, elle met en évidence la régularité des heures de lever et de coucher, la place des siestes et d’éventuels décalages. Le compte rendu oriente vers des ajustements concrets et, si nécessaire, vers un examen plus spécialisé.

Si des nuits très irrégulières, une somnolence diurne persistante ou un doute sur un trouble du rythme circadien vous concernent, échangez avec votre médecin traitant ou un spécialiste du sommeil. La prescription précisera la durée d’enregistrement, l’usage de l’agenda et les suites à donner.

Patients : Prenez rendez-vous ou demandez à être rappelé(e) pour une consultation avec un spécialiste.

Médecins : Confiez l’installation et l’analyse des enregistrements des examens du sommeil à SomnoLink

Ce contenu informatif ne remplace pas un avis médical.

Sources :

Classification ICSD-3 de l’AASM
SFRMS
HAS